Promenade à Aix.

Publié le par noursmouk

Le 8 mai 2009, après la commémoration de l'Armistice, nous avons pris la route d'Aubagne pour rendre visite à la famille. Le samedi après-midi, nostalgie oblige nous avons fait une "virée" dans Aix en Provence. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas déambulé dans la cité du Roi René. Aix, sous-préfecture des Bouches du Rhône tout comme Arles et Istres offre aux yeux du visiteur un livre d'histoire dans la partie intra - muros de la ville. Sous l'Ancien Régime, la capitale de la Provence était sans nul doute Aix, siège du Parlement de Provence. C'est une ville d'eau et une station thermale de renom (aquae sextius).
Ainsi s'opposa-t-elle régulièrement à Marseille, ville symbole du commerce et du négoce. La lutte pour l'hégémonie sur la région a traversé les siècles avec plus ou ou moins d'intensité suivant les époques et l'évolution de la politique au plan national. Aix, capitale administrative a toujours revendiqué la primeur sur Marseille qui ne s'en ai jamais laissé compter, la brouille est encore aujourd'hui en sommeil ou en évidence selon le temps !
Aix a toujours regardé vers la Provence intérieure, alors que Marseille par ses activités portuaires et industrielles s'est très fréquemment tournée vers la mer et l'Orient. Aix a conservé sa prédominance sur deux points, la cour d'assise  et les professions libérales. C'est le siège des facultés de droit et des sciences humaines. Marseille quant à elle a connu depuis une trentaine d'années des métamorphoses importantes avec la perte de l'empire colonial et la désindustrialisation qui l'ont progressivement conduite à une reconversion encore en mouvement. Après ce rappel du dualisme farouche entre les deux cités, revenons à notre escapade pédestre. Une promenade à Aix commence invariablement par le Cours Mirabeau.                                                                                                      












Cette artère bordée par des platanes majestueux, est la promenade favorite des aixois, des étudiants et des touristes qui viennent ensemble rechercher la beauté des lieux, la fraîcheur procurée par les platanes, arbre emblématique de la Provence. Cette avenue unique ouverte sur le site des anciens remparts au XVIII° siècle permet  d'admirer les façades des hôtels particuliers parmi lesquels se trouve l'ancien Rectorat d'Académie. Les grandes familles aixoises d'alors, toutes présentes à des degrés divers au Parlement, en possédaient un : les de Villars, Isoard de Vauvenargues, Forbin, Maurel de Pontevès... Séparée en son axe central et longitudinal par des fontaines, entre autres, la fontaine des neuf canons et la fontaine d'eau chaude dite moussue à cause de l'épaisse mousse qui la recouvre. En  1876, MAC  MAHON signa le décret autorisant  la ville à lui donner le nom de Mirabeau. Honoré Gabriel RIQUETI,  marquis de Mirabeau, connu par ses positions révolutionnaires et ses multiples frasques  a séjourné à Aix, possédait des propriétés et un château dans un petit village situé sur la route des Alpes, aux confins sud est du luberon qui porte son nom.
En haut du cours se trouve la statue du roi René . René 1er d'Anjou, comte de Provence et  de Forcalquier (1434 -1453) a vécu à Aix. A sa mort le Comté de Provence a été rattaché au royaume de France.


Au sud la fontaine de la Rotonde, la plus importante, construite en 1691 par Laurent Vallon, est la première  à avoir une vasque en fonte. En 1860, elle marque l'entrée dans la ville. Les trois statues marquent l'activité de la cité (Justice, Agriculture, et Beaux -Arts).

Au fil du temps, l'expansion de la cité et sa croissance géographique se caractérisent par la création du quartier Mazarin. Ce quartier en damier fut conçu par l'archevêque Mazarin, frère du cardinal, véritable "lotissement de luxe", les parlementaires et les grands bourgeois y séjournent dans de magnifiques hôtels particuliers. Les rues Cardinale et du 4 septembre en sont les axes principaux.































Dans ce quartier se trouve une des plus célèbres fontaines de la ville : la fontaine des quatre dauphins, érigée en 1667, sculptée par Jean -Claude RAMBOT, elle coule dans une vasque circulaire en pierre de la  Sainte-Baume. Avec ses quatre dauphins et leurs nageoires dressées sur un lit de vagues qui soutiennent l'obélisque, elle offre un témoignage de l'art baroque qu'affectionnait la noblesse aixoise


Après avoir parcouru le quartier Mazarin, nous retraversons le cours Mirabeau. En haut de la rue Espariat, il est impossible de ne pas s'arrêter quelques instants sur la place d'Albertas. La place et l'ensemble des maisons qui l'entourent ont été construites en 1745 par Laurent VALON à la demande de Jean-Baptiste d'ALBERTAS, sur le modèle des places royales parisiennes. La famille d'ALBERTAS est l'une des grandes familles aixoises et provençales, plusieurs de ses membres ont occupé des charges importantes sous l'Ancien Régime : capitaine de vaisseau, conseillers et présidents en la cour des comptes de Provence... Elle possédait également des propriétés à Aubagne et à Gémenos. La fontaine qui se trouve au centre de la place, encadrée par l'hôtel a été érigée en 1912.

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